J’ai eu le plaisir d’être interviewée par Gérald DEBAUD de JAM, ce podcast est en 2 parties (parce que j’avais beaucoup de choses à dire sur mon parcours de vie). Voici la transcription de la première partie.
Voix off : Bonjour, JAM. Votre mission, si vous l’acceptez, est de remettre l’humain au centre de nos vies.
Comme toujours, si vous ou votre invité échouez, le département dira avoir eu connaissance de vos agissements.
Ce message s’autodétruira dans 5 secondes.
Bonne chance.
JAM…
Aurélie RENARD-VIGNELLES : Salut JAM, je suis Aurélie RENARD-VIGNELLES, j’ai 32 ans et je suis conférencière et formatrice « Troubles DYS ».
Gérald DEBAUD : Salut Aurélie.
Aurélie : Salut Gérald.
Gérald : Aurélie, on va dire la vérité que la vérité, tu es d’accord ?
Aurélie : Je suis d’accord.
Gérald : C’est LinkedIn, hein Aurélie, c’est ça, c’est que tu sais comment je fonctionne chez JAM, je suis curieux, je vais voir des profils et puis je tombe sur ton profil.
Il n’y a pas de hasard Aurélie, tu parles de ta vie, tu parles de ton parcours, on parle presque d’un parcours de vie, quasiment un parcours de combattant, on va en parler ensemble.
Tu parles de diagnostic, tu parles de multi-DYS, de troubles DYS, et puis surtout tu parles d’une vie incroyable d’entrepreneuse engagée.
Je t’ai contactée, on s’est parlé très vite, j’ai compris que tu m’as dit Gérald, je suis d’accord, moi je veux bien témoigner, et tu m’as dit surtout Aurélie, ce que je veux moi c’est partager, dédramatiser, déculpabiliser le handicap, c’est bien ça ?
Aurélie : Tout à fait, ouais, déculpabiliser le handicap parce qu’on peut effectivement avoir des difficultés, mais aussi avoir des forces et on peut réussir malgré le handicap en fait.
Gérald : Bon Aurélie, moi c’est toutes les forces que je veux maintenant.
Bienvenue chez Jam, ta mission, écoute-moi bien, ta mission si tu l’acceptes, Aurélie, c’est justement de m’expliquer comment peut-on faire pour que son handicap devienne une force et que tout devienne possible.
T’es ok pour ta mission, tu l’acceptes ?
Aurélie : J’accepte ma mission Gérald, avec grand plaisir.
Gérald : Allez c’est parti, c’est parti ! Donc on rembobine, tu connais un petit peu JAM.
Bon Aurélie, tu es une pichounette toi, tu as 3 ans et visiblement, assez rapidement, il y a des premiers signes, c’est ça, c’est au travers de la scolarité en CP, qu’est-ce qu’il se passe ? Qu’est-ce que tes parents voient ?
Aurélie : Alors, déjà, en fait, à 3 ans, mon père et une ophtalmologue ont vu que, j’avais un regard différent des autres, on ne savait pas pourquoi, mais voilà, c’était un fait. Vers l’âge de 5 ans, en grande section de maternelle, ma maîtresse de grande section a dit à mes parents qu’il fallait éventuellement me faire examiner par le CMPP, donc le Centre Médico-PsychoPédagogique de Tours, à l’époque, parce que j’avais un retard au niveau de tout ce qui est graphisme, psychomoteurs, etc. et dans beaucoup de domaines en fait, et donc on voyait de plus en plus le retard entre moi et les autres.
Donc j’ai fait ces tests, il s’est avéré qu’en fait, malheureusement, on a annoncé à mes parents que, vu que je ne savais pas faire les « marionnettes », il aurait fallu me mettre en école spécialisée, ce que mes parents ont refusé et je pense qu’ils ont eu raison quand même.
Gérald : Ils ont bien fait, tout à fait, je confirme tout à fait, ouais.
Aurélie : Sinon je ne serais peut-être pas là pour en témoigner.
Suite à ça, j’ai fait des séances de psychomotricité pour prendre un peu plus conscience de mon corps dans l’espace et pas mal d’autres choses, en fait, et pour prendre aussi conscience de mon équilibre, en fait.
Gérald : Tu me le disais, tu me disais, Gérald, à cette période, on parle 5-6 ans, tu de lecture, tu me parlais de…
Aurélie : Oui, ça, après le CP, ouais.
Du coup, là, effectivement, les examens que j’ai passés au CMPP, c’était en grande section de maternelle. Donc en grande section de maternelle (en maternelle, en général) on ne demande pas trop de concentration ++… En fait, on est libre de se déplacer dans la classe, alors qu’en CP, là, c’est une autre paire de manches…
On se rend compte, qu’en fait on demande beaucoup plus de rigueur, d’autonomie, on doit aller dans l’apprentissage de la lecture, de l’orthographe, la compréhension à l’oral, enfin il y a plein plein de choses, le graphisme avec l’apprentissage de l’écriture…
Et là pour moi, bah, ça avait été une horreur, parce qu’en plus de ça, j’ai été humiliée par ma maîtresse de CP.
Gérald : Donc humilié c’est un mot très fort Aurélie, on en a parlé, mais tu m’as dit Gérald je l’assume c’est bien celui là ?
Aurélie : Tout à fait !
Gérald : Tant pis pour cette dame, mais ça veut dire que cette dame, elle ne te respectait pas ? Elle avait une attitude qui n’était pas respectable, c’est ça, par rapport à ta personnalité ?
Aurélie : Par rapport à ma personnalité, par rapport au fait que, effectivement, j’avais des difficultés. J’allais voir une orthophoniste, par exemple, par rapport à cette problématique d’apprentissage de la lecture. Ensuite, elle m’avait beaucoup humiliée par rapport à mon écriture de cochon qu’elle jugeait.
Un jour (je ne dirais pas exactement tout ce qu’elle m’a fait), mais elle m’a humiliée devant toute la classe en me disant que mon cahier c’était une écriture de cochon. Et du coup, elle a déchiré la page pour que je recommence, devant toute la classe.
[🥁 JAM !]
Aurélie : Tous les élèves de ma classe étaient du genre à se dire « En fait, cette fille-là, il faut se moquer d’elle. »
Gérald : Bien évidemment.
Aurélie : Dans la cour, j’avais des moqueries des élèves de ma classe
et j’avais aussi des moqueries d’autres élèves de plus grand. Et donc c’était à base de coups de pieds, croche-pieds, tentatives d’étouffement, tentatives d’étranglement, on a failli me faire bouffer du sable, voilà.
Donc, je passais mes récrés à subir le harcèlement de camarades dans la cour, quoi, et c’était pas top à l’époque… Et là, si tu me le permets, Gérald, j’aimerais quand même sensibiliser sur ce sujet.
Gérald : Je permets tout Aurélie. Vas-y, je permets tout et c’est le but du jeu, Aurélie, c’est ça. Tu d’accord ? Vas-y, dis-moi. Parce que toi, tu l’as vécu, donc moi je t’écoute.
Aurélie : Voilà, le harcèlement, c’est pas à prendre à la légère, vraiment.
Parce qu’effectivement on est sur quelque chose qui peut détruire la vie, c’est ce qui a été le cas pour moi en tout cas pendant de très nombreuses années.
Et dès qu’on voit du harcèlement, il faut appeler le numéro, je crois que c’est le 3020 si je me souviens bien, pour prévenir le harcèlement. Le harcèlement, il faut en parler. Si vous vous faites harceler par quelqu’un, il faut en parler. Il ne faut pas rester sans le dire, parce que moi j’avais honte d’être humiliée et l’aventure qui s’est passée avec ma maîtresse de CP, je l’ai dit à mes parents qu’à l’âge de 16 ans. Il était déjà trop tard.
Gérald : La bonne nouvelle Aurélie, c’est que le monde change, alors peut-être pas assez vite, mais t’es d’accord il change, aujourd’hui tu as vu que le harcèlement scolaire est une cause nationale, que les pouvoirs publics ils mettent beaucoup beaucoup beaucoup d’énergie, mais malheureusement, et tu l’as vécu et moi j’ai beaucoup d’humilité et je te remercie de témoigner… Bah souvent on est dans cette situation de « harcelé », il y a la honte, il y a la pudeur, donc on reste silencieux, on encaisse les coups.
Aurélie : Et puis il y a la peur aussi, la peur du jugement des autres, la peur de se recevoir encore plus coup finalement. Mais au final il y a des fois où il y a quand même des messages d’espoir qui reviennent parce que moi je sais qu’il y a certains de mes harceleurs qui quelques années plus tard m’ont dit : « Bah écoute Aurélie, excuse moi pour tout ce que je t’ai fait subir » et j’ai trouvé ça super courageux de leur part parce que finalement.
Il faut avoir du courage pour avouer ses fautes et pour se dire : « bah voilà ». Et je trouve ça cool parce que cette personne-là que je croyais être sans empathie finalement…
Gérald : …a grandi, a mûri a pris du recul…
Aurélie : Oui, voilà.
Gérald : Et c’est rendu compte… Mais je pense qu’on sait combien quand on est jeune on est parfois dur avec les autres.
Dis-moi Aurélie, tu vas être diagnostiquée, et là j’ai besoin de toi parce que c’était aussi l’objectif. Tu m’as dit : « Gérald, moi je viens témoigner chez JAM, mais j’ai besoin d’expliquer les choses ». Je t’ai dit ben moi ça m’arrange je veux que tu expliques les choses.
Tu vas être diagnostiquée multi-DYS. Alors DYS c’est D-Y-S et je veux bien
maintenant Aurélie que tu nous expliques de quoi on parle et en quoi toi ça t’a touchée dans ta vie ?
[🥁 JAM !]
Aurélie : Les troubles DYS c’est en gros des… (pour faire simple hein), je vais vulgariser pas mal…
Gérald : Bien sûr !
Aurélie : …on est sur du tout public. Du coup les troubles DYS, c’est un dysfonctionnement d’une ou plusieurs zones du cerveau.
Gérald : D’acord.
Aurélie : Donc bon, on a plus ou moins 7 troubles DYS, enfin un peu plus de 7 troubles DYS, mais moi je parle de 7 troubles DYS qui sont maintenant plutôt connus.
Donc on a la dyslexie, qui est connue de beaucoup de monde, qui touche du coup l’apprentissage de la lecture. Ensuite on a la dysorthographie, très associée notamment à la dyslexie, qui touche tout ce qui est orthographe, fautes d’orthographe, etc. Ensuite, on a la dysgraphie, qui touche tout ce qui va être écriture au sens des lettres, donc le graphisme.
Gérald : Oui !
Aurélie : C’est-à-dire que quand vous formez une boucle à l’écriture, quand on écrit en écriture cursive, en fait, notre cerveau est obligé de réfléchir, au départ quand on apprend à écrire.
Eh bien, quand on grandit et qu’on n’est pas dysgraphique,
on a la chance de pouvoir automatiser le geste.
Eh bien, quand on grandit et qu’on n’est pas dysgraphique, on a la chance de pouvoir automatiser le geste. Chez les DYS, il y a des problèmes d’automatisation.
Gérald : D’accord.
Aurélie : C’est-à-dire que moi, si j’écris en écriture cursive, ça va donner à peu près la même chose que si toi, Gérald, tu écris… Je ne sais pas, tu es droitier ou tu es gaucher ?
Gérald : Et je suis gaucher.
Aurélie : Eh bien, peut-être que si tu écris de la main droite, du coup, peut-être que ça va donner la même chose, que ce que moi j’écris de la main droite, puisque je suis droitière.
Gérald : Je comprends. Oui, mais je comprends. Donc le cerveau fait pas ce travail d’automatisation et donc ça te redemande à chaque fois un effort particulier.
Aurélie : Donc il y a ça, donc dysgraphie, du coup. Ensuite, on a la dyscalculie, qui concerne tout ce qui est nombres, chiffres… Dyscalculie qui d’ailleurs est assez marrant parce qu’on a quand même des savants, des génies comme Einstein qui étaient dyscalculiques, ce qui ne l’a pas empêché de faire la relativité !
Gérald : Sacrée revanche sur la vie !
Aurélie : Voilà, hein !
Gérald : C’est peut-être d’ailleurs parce qu’il était DYS, qu’il l’a fait peut-être même d’ailleurs.
Aurélie : Ah peut-être oui, sans doute ! Alors après, c’est vrai que c’est assez marrant parce que moi j’étais un petit peu, si je puis me permettre, un peu un Einstein, parce que effectivement, j’avais beaucoup de difficultés en arithmétique, mais dès que le sens du nombre n’était pas altéré, c’est-à-dire que dès que j’avais du concret, il n’y avait pas de problème.
En fait, ce qu’il faut savoir chez les dyscalculiques, c’est qu’on a un peu une logique inversée. Une personne dyscalculique, elle va avoir tendance, sans le vouloir bien sûr, à se complexifier l’existence pour comprendre un calcul, pour faire un calcul, par exemple un calcul basique de multiplication, d’addition, sans avoir de concret.
En fait, les calculs simples vont être difficiles parce que le cerveau va être obligé de réfléchir. Mais par contre, là où c’est sympa, c’est que là où les autres ne vont pas avoir cette souplesse, cette gymnastique, nous, on va être fort dans les calculs qui vont être super complexes pour les autres.
Donc, en gros, tout ce qui est complexe pour les autres est simple pour nous, et à l’inverse, tout ce qui est simple pour les autres est complexe pour nous. Et dès qu’on ajoute du sens, eh bien là, je peux te dire que quand j’étais en BTS, j’étais capable de faire des transformés de Fourier, de Laplace avec des impédances de composants électroniques. Et j’avais 16 de moyenne quoi.
Gérald : Du coup, c’est là, ça y est, on y est dans ta mission.
Rappelle-toi de ta mission que tu as acceptée Aurélie. C’est justement au-delà de dédramatiser, déculpabiliser, d’expliquer ce que tu fais. C’était aussi, je te dis, explique-moi comment un handicap peut devenir une force et tu viens de le prouver.
Tu dis Gérald, effectivement, j’avais des soucis, les gens comme moi ont des soucis sur des calculs basiques parce qu’on va se complexifier la chose on ne peut pas automatiser, ça devient un truc. Par contre, Gérald, une fois que le sens (et on aime bien toi et moi le mot « sens » dans la vie), eh bien dès que le sens est là et que le chiffre je l’ai compris, eh bien derrière je suis largement plus forte que toi parce que j’ai beaucoup plus d’agilité et de flexibilité.
Aurélie : Tout à fait ! Alors je vais quand même continuer sur l’explication des troubles DYS. Puisqu’il y en a encore d’autres. Il y a la dysphasie dont on parle assez peu. D’ailleurs, j’ai oublié de donner des chiffres : les troubles DYS, ça représente à peu près 10% de la population française, donc à peu près 7 millions de personnes en France. Ça fait quand même pas mal.
Gérald : Ce qui fait pas mal, exactement.
Aurélie : Et donc là, on en vient à la dysphasie qui touche seulement 2% de la population. Donc moi, j’ai les 2 dysphasies, une dysphasie qu’on appelle mixte, puisque j’ai des problèmes de compréhension à l’oral et des problèmes d’expression à l’oral.
Alors ça ne s’entend pas forcément toujours, hein, parce que je suis concentrée et je connais mon sujet, heureusement pour moi, mais il y a des fois où, je sais que par exemple, après l’enregistrement de ce podcast, bah forcément je vais avoir des phrases d’un enfant de 3 à 5 ans avec le comportement qui va avec parce que les troubles DYS, ça fatigue.
En fait, nous les DYS, on est fatigable assez rapidement parce qu’on compense énormément, des fois, et du coup, à force de compensation, en fait, notre cerveau, il surchauffe en quelque sorte.
Gérald : Bien sûr.
Aurélie : Et puis voilà. Alors toi, je sais que toi, Gérald, tu es à Annecy, et qu’il fait très chaud chez toi. Eh bien, peut-être tu l’as ressenti, cet effet de fatigue à cause de la surchauffe.
Gérald : Exactement. Si si exactement Aurélie. Et l’exemple est pratique. Exactement, on se sent amoindri, on ne se sent pas pas à 100%. Non non, le mot me va très bien, puis là effectivement en ce moment, t’as vu sur la France… Alors toi je sais que tu as eu un orage on en a parlé juste avant l’enregistrement, donc normalement tu vas gagner en température, mais oui je comprends. La dysphasie effectivement est certainement le moins connu et c’est bien que tu l’ai expliqué, parce que voilà. Qu’on comprenne de quoi on parle, même si tu dis Gérald, en particulier ça c’est plutôt 2% de la population, peu importe on s’en fiche. Tant qu’il y a des gens touchés, c’est important, et c’est bien que tu en parles.
[🥁 JAM !]
Aurélie : Donc il y a aussi la dyspraxie. Alors la dyspraxie, c’est quoi cette chose ? C’est d’ailleurs un trouble qui touche pas mal d’acteurs. Donc on a notamment Daniel Radcliffe qui joue Harry Potter, on a Stéphane Plaza, on a Eva Green, on a Jean Dujardin, on a plein de personnes connues qui l’ont et c’est tant mieux parce que du coup ça prouve que effectivement encore une fois ça peut devenir une force, malgré tout. D’ailleurs j’ai fait du théâtre moi-même, en amateur, mais j’ai fait du théâtre. Et le théâtre m’a beaucoup aidé, donc voilà, pour continuer sur ma mission des forces.
Gérald : Et la dyspraxie, c’est quoi la dyspraxie ? Si tu devais donner une définition ? Parce que tu dis, Gérald, c’est quasiment une force, alors c’est intriguant de dire ça, attend ! Comment ça se matérialise ?
Aurélie : Alors comment ça se matérialise ? Ça se matérialise par des problèmes de coordination des gestes. C’est-à-dire que par exemple, quand on va essayer de conduire, ça va être difficile par exemple, pour passer les vitesses. Alors moi je n’ai pas le permis parce qu’en plus des troubles DYS, j’ai aussi d’autres pathologies qui font que malheureusement je ne pourrai jamais conduire.
Gérald : D’accord.
Aurélie : Mais j’ai fait l’apprentissage de la conduite, j’ai fait 15 heures de conduite et au bout de 15 heures de conduite, je ne savais toujours pas passer les vitesses correctement.
Gérald : D’accord.
Aurélie : Parce qu’en fait, au point de patinage, le fait de faire deux choses à la fois, c’est très difficile. On a aussi des difficultés
à s’orienter dans l’espace. D’ailleurs, j’ai une petite anecdote assez sympa.
Gérald : J’adore les anecdotes sympas, dis-moi !
Aurélie : Tout à l’heure, je te parlais d’Harry Potter, etc. Et moi, j’aime beaucoup, d’ailleurs, cette saga parce qu’il y a des des exemples clairs dans cette saga, par rapport aux atypismes, etc. Bref, voilà, c’est un autre sujet. Mais moi, j’ai un jour cru qu’il y avait (enfin, mon cerveau m’a fait croire), qu’il y avait une cape d’invisibilité sur l’Arc de Triomphe à Paris.
Gérald : Une cape d’invisibilité sur l’arc de triomphe à Paris 🤣 ?
Aurélie : Ça paraît totalement improbable, je te l’accorde.
Gérald : Ça paraît improbable, effectivement, mais c’est mignon. Et alors, t’as fait quoi avec cette croyance ?
Aurélie : Alors en fait, si tu veux, mon mari me disait, tiens regarde, on était sur l’avenue des Champs-Élysées, et mon mari me dit : « Tiens regarde Aurélie, il y a un drapeau de la France sous l’Arc de Triomphe ».
Gérald : Exactement.
Aurélie : Voilà, eh bien moi, j’ai regardé 3 fois, mes yeux l’ont vu certainement, mais pas mon cerveau.
Gérald : Ah oui 😯 ?
Aurélie : Et pourtant c’est gros comme plus qu’une maison.
Gérald : Oui, c’est peut-être le plus gros drapeau de la France de France, t’es d’accord ?
Aurélie : Non mais surtout le machin là, le gros bâtiment quoi, l’Arc de Triomphe quoi. Mon cerveau ne l’a pas vu, ne l’a pas détecté, mes yeux l’ont vu, mais. Du coup a fallu que mon mari me mette la tête droit sur l’Arc de Triomphe pour que je le vois.
Gérald : Dans l’axe ?
Aurélie : Dans l’axe, voilà.
Gérald : Ah ouais, d’accord.
Aurélie : Et ça ça m’arrive très souvent et c’est vrai que c’est un petit peu… En fait j’aime bien dire que quand je pars en déplacement du coup en tant que conférencière, ça m’arrive de voyager dans toute la France.
Gérald : Bien sûr.
Aurélie : Évidemment ! Et en fait bah, il y a mon mari qui derrière parfois, me guide par téléphone. On fait un peu « la chasse au trésor », tu sais. J’adore parce que ça fait toujours des aventures à raconter…
Gérald : Ah bah oui, j’imagine. Tant que ça finit bien, on est bon.
Aurélie : Mais voilà c’est toujours assez marrant de se retrouver… Enfin marrant, oui et non, parce que ce n’est pas marrant sur le coup, mais c’est après qu’on rigole bien de tout ça. Mais oui, ça peut donner une vie d’aventurier, en fait, d’être DYS. Alors, donc du coup, il y a ça et il y a un autre DYS, un dernier DYS dont j’aimerais vous parler. C’est les troubles dysexécutifs. C’est quoi cet engin ?
Gérald : Qu’est-ce que c’est ce truc ? Dis-moi tout.
Aurélie : Alors, on va avoir des problèmes de planification des tâches. C’est-à-dire qu’on va dire souvent « Par quoi je commence ? »
Voilà, ça c’est la question bien épineuse pour les personnes avec des troubles dysexécutifs. Ça peut engendrer aussi des problèmes, par exemple dans la planification des gestes, parce qu’on ne sait pas dans quel ordre faire certains gestes, par exemple.
Gérald : Eh oui, bien sûr.
Aurélie : Ça peut être aussi des problèmes d’inhibition. Donc c’est quoi l’inhibition ? Je donne toujours les gros mots et je les explique après.
Gérald : Vas-y, vas-y, vas-y, avec grand plaisir.
Aurélie : Donc en fait, l’inhibition c’est en fait la capacité à stopper des comportements automatiques, par exemple. C’est-à-dire qu’on va avoir
des problèmes, par exemple moi, quand je suis sur des passages pour piéton avec des feux, et qu’en fait il y a une voiture qui arrive de la gauche ou de la droite et qui est elle aussi a le feu vert, eh bien moi, j’ai tendance à courir parce que je n’arrive pas à voir la distance entre moi et la voiture. Et donc du coup, il m’arrive de courir parce que c’est vert donc je passe, mais il y a des fois où les voitures elles ne font pas attention à toi et ça c’est dommage. Et du coup tu manques de te faire écraser.
[🥁 JAM !]
Gérald : Aujourd’hui tous les 2, on vient de faire une liste des DYS et toi tu vas être diagnostiquée DYS…
Aurélie : Ouais.
Gérald : Et malheureusement Aurélie, mais parfois heureusement, c’est ça que j’aime dans ton témoignage, c’est de dire bah Gérald, tu m’as dit, je crois, quand on s’est parlé, j’ai la totale. C’était le terme qui dit, Gérald, voilà, moi, je ne suis pas passé au travers, j’ai la totale et je vis avec cet environnement DYS, c’est bien ça ?
Aurélie : Oui, c’est un peu ça. En fait, si tu veux, moi, je me suis dit, bah, écoute, finalement, pour moi, le diagnostic a été plutôt une libération. Et pas, genre : « Ouais, tiens, on te mets 36 000 étiquettes, etc. » Parce que, en fait, à partir de ce moment-là, je me suis dit « Ok, Aurélie, on sait ce que tu as, on va enfin pouvoir t’aider efficacement. »
Et alors, pour les parents d’enfant DYS, peut-être, qui nous écoutent,
on me pose souvent la question : « Mais Aurélie, pourquoi on fait passer le test de QI ? »
Gérald : Oui, oui, je comprends.
Aurélie : C’est une grande question, je vais vous donner la réponse maintenant, c’est qu’en fait dans le test du QI, ce qu’on va tester c’est effectivement les difficultés, mais aussi les forces. Et pour qu’une rééducation fonctionne, il faut s’appuyer sur les forces, c’est ça le secret, en fait.
Et si moi aujourd’hui j’ai réussi, c’est parce que j’ai pris conscience de ces forces là, et notamment tout à l’heure je te disais, ouais la dyspraxie c’est génial. Parce que effectivement, je te disais, j’ai une orientation dans l’espace presque de zéro. Elle s’est améliorée quand même, avec l’âge, heureusement. Mais en fait, il n’y a pas que l’orientation dans l’espace, il y a aussi une mémoire visuelle proche de zéro, ce qui fait que, du coup, tu compenses à l’oral. C’est-à-dire que, par exemple, comme un aveugle ou une personne malvoyante, qui va être privé du sens de la vue, une personne aveugle va compenser avec son ouïe, son toucher, son odorat, etc. Et donc du coup, c’est un peu ça en fait, avec les troubles DYS, notamment dyspraxie par exemple.
Pareil pour la lecture, il y a des dyslexiques qui peuvent être réalisateurs par exemple, des choses comme ça tu vois. Tim Burton, Luc Besson, Steven Spielberg, des gens comme ça, qui ont mis à profit leur créativité si tu veux. Parce qu’effectivement on ne pense pas en lettre, on pense en images et c’est ça qui est génial !
Alors après bien sûr tout le monde peut penser en images, mais nous on a cette capacité ++, si tu veux. On fait de la compensation du handicap, parce que oui c’est un handicap.
Gérald : Oui, c’est un handicap, mais on est en plein dans la mission. Je te rappelle la mission que tu as acceptée, attention, c’est de dire justement, on va dédramatiser, on va déculpabiliser et on va expliquer en quoi ça peut être une force et qu’il faut travailler ses forces ?
Tu viens de le donner, tu viens de citer des noms qui ont compensé, tu parles de compensation : « Gérald, on a un des sens qui est altéré et tu as pris l’exemple, mais il y en a d’autres, eh bien on va compenser les autres sens pour pouvoir avancer. » C’est important Aurélie, parce que tu dis, au moment où je suis diagnostiquée, j’ai un soulagement, j’ai un mot, j’ai un diagnostic. Et du coup ben si je comprends bien on va continuer l’histoire. À partir de la 5ème, aménagement.
Aurélie : Ouais !
Gérald : Et là tu dis ben Gérald, ça y est c’est parti quoi. Aménagements, dit tu te sens mieux, tu te sens mieux t’as de meilleures notes, j’annonce que tu as eu le brevet avec « mention bien »…
Aurélie : « Mention bien », ouais. D’ailleurs si je puis me permettre grâce à la persévérance. Et moi, quand je suis en conférence, j’aime bien le représenter par un lion. Pourquoi le lion, c’est le symbole de la persévérance, parce que 80% de sa vie est un échec en fait. Parce qu’il va mettre 5 à 7 fois avant de capturer sa proie, le lion ou la lionne, je ne suis pas dans le sexisme.
Gérald : Ne faisons pas de genrisme, ça marche pour les 2, tu as raison. Ouais, je comprends.
Aurélie : Mais voilà, en fait le lion c’est le roi de la savane parce que, malgré ses échecs, il continue et puis finalement il arrive à capurer sa proie en fait.
[🥁 JAM !]
Gérald : Donc cette mise en oeuvre, ce diagnostic qui libère finalement, c’est ce qu’on a dit, quand tu dis la tenacité, on a parlé du mot résilience tous les 2.
Aurélie : Oui du mot résilience !
Gérald : Tu te rappelles, on a dit : « Oh là là, le mot résilience il est venu à la mode avec le Covid, il y avait 3 quarts la population française qui ne savait pas ce que ça voulait dire ». Toi tu savais ce que ça voulait dire et tu l’as vécu, tu es une praticienne depuis longtemps de la résilience. Ben oui? Tu es d’accord Aurélie, finalement ?
Aurélie : Ouais ouais, je suis d’accord.
Gérald : Tu ne l’as même pas conscientisé, parce que toi ça fait partie de tes gènes dès le départ, il y avait cette notion. J’ai dit à un moment parcours de vie parcours du combattant, on est en plein temps donc la résilience c’était une de tes armes finalement pour pouvoir avancer.
En seconde, tout petit à petit va s’enchaîner : tu parles du test avec l’ordinateur, tu dis : « Oulala, la prise de note était quelque chose de compliqué ». Ça aussi on ne se rend pas compte, mais ça peut être une barrière.
Aurélie : C’est vrai. Alors c’est dommage que du coup le podcast sera enregistré pour le mois d’octobre, du coup on va parler au futur…
Gérald : Allez on y va on va parler au futur, on triche un petit peu.
Aurélie : On va parler au futur mais au passé, du coup le 2 septembre j’ai donné un « atelier dans la peau d’un DYS », tout public en visio, où du coup on a vu des ateliers dans la peau d’un DYS. Et donc on se met dans la peau d’un DYS et notamment dans la peau d’une personne dysgraphique ce qui fait que, comme je t’expliquais tout à l’heure, tu peux avoir des petits soucis d’écriture, si tu écris de la main droite comme tu es gaucher, eh bien tu peux avoir des problèmes d’écriture et te dire mais c’est pas c’est pas terrible et puis ça demande beaucoup d’efforts.
Gérald : Je confirme.
Aurélie : Eh bien voilà, moi ce sont ateliers dans la peau que je peux faire également, que j’ai déjà fait de nombreuses fois, notamment en entreprise voilà, mais on y reviendra.
Gérald : Et c’est important, voilà. Donc du coup, alors, juste valider. À ce moment de ta vie, seconde, première et compagnie, tu voulais faire science de l’ingénieur, qu’on soit bien clair.
Non, mais voilà, c’est important, c’est-à-dire que toi…
Aurélie : Parce que après, oui, effectivement, il y a tout un sujet particulier.
Gérald : C’est pour ça que c’est important de le dire. Tu avais une vision des choses, tu avais une détermination sur ce que tu voulais faire.
Aurélie : Exactement, je savais où est-ce que je voulais aller. Malheureusement, ça ne s’est pas passé comme prévu, c’est comme ça, sinon il n’y aurait pas d’histoire. Donc en fait, ce qu’il s’est passé réellement, c’est que, si tu veux, j’avais la même moyenne en initiation aux sciences de l’ingénieur et en SVT. Donc au troisième trimestre de seconde, à savoir 16,5 de moyenne, dans ces deux matières-là. Ce qui est quand même énorme !
Gérald : Ce qui est même très très bien ! Très bien, tu es très fière de ça, tu as tout à fait raison.
Aurélie : Voilà, donc du coup, bah effectivement, moi j’avais fait comme premier voeu d’aller en science de l’ingénieur et en deuxième voeu en S SVT. Le truc c’est que j’ai subi du harcèlement par une de mes camarades de classe, dans le groupe d’initiation aux sciences de l’ingénieur. Et malheureusement, bah, ils m’ont jugé comme associable. Les profs m’ont jugé comme associable, ce qui est totalement faux, hein. Je pense que tu l’auras compris que je suis pas associable du tout.
Gérald : On a échangé depuis quelques jours, je confirme, je valide, je témoigne même si tu veux.
Aurélie : Voilà, ça marche. Donc, bah voilà, du coup, ils m’ont dit, bah non, en fait, comme tu n’es pas capable d’être en groupe, en gros, on te met en S SVT.
Et là, c’était la douche froide, la chute, la descente aux enfers, comme j’aime bien le dire. Et en fait, je suis passée de 16,5 de moyenne en SVT au troisième trimestre de seconde, à 3 de moyenne en SVT à la fin du troisième trimestre de première S SVT.
Gérald : Tu as perdu tout tes moyens, il n’y avait plus de confiance en toi, il n’y avait plus tout ça, c’est ça ?
Aurélie : Alors, effectivement, voilà, c’est surtout la pratique, de la SVT, la chimie, qui était très compliquée pour moi avec ma dysparxie, qui fait qu’on a du mal à être minutieux, etc. Tout ce qui va être aussi, comment on appelle ça, tout ce qui va être travaux manuels, etc.
Gérald : Préparation, ouais…
Aurélie : C’est très compliqué pour nous, parce que ça demande une certaine finesse, en fait, des gestes. Et ça, malheureusement… Alors c’est quelque chose qui se travaille, mais qui n’est pas toujours facile, on va dire.
[🥁 JAM !]
Gérald : On va rassurer les auditeurs très vite, parce que cette difficulté… Rappelle-toi, parcours de vie, parcours de combattante, on a parlé du mot résilience, c’est ta personnalité. Moi, quand je t’ai contacté la première fois, t’as vu tout de suite ça matché entre tous les deux, parce que je la sentais cette énergie.
J’ai dit, mais Aurélie, je suis tellement respectueux de cette énergie.
On va dire que finalement, bac de français difficile, du coup, tu passes sur une version privée, des difficultés, tu vas avoir ton bac, tu as ton bac.
Aurélie : Bac de justesse, mais je l’ai eu. Et avec 16 à l’oral en français et 16 à l’oral en allemand.
Gérald : Bravo.
Aurélie : Voilà, donc ça, il faut le noter, comme quoi, même si on est dysphasique et dyslexique, c’est possible, finalement.
Gérald : Oui, c’est ce que tu dis, tu compenses par d’autres… Tu vas faire un BTS Informatique.
Aurélie : Exactement.
Gérald : Que tu vas obtenir d’ailleurs, mention « assez bien »…
Aurélie : Exactement.
Gérald : Tu vas après, je le dis parce que c’est important, Supinfo, et là, au-delà des études il y a un truc plus important que tout que les études c’est la rencontre avec Jérémy. Jérémy qui va devenir ton mari. Donc on est d’accord. On en est où à ce moment là dans le harcèlement ? Ça se calme, c’est toujours là ?
Aurélie : Ça se calme.
Gérald : Parce qu’on a affaire à des jeunes adultes normalement, donc on affaire à des gens qui commencent à prendre du recul sur tout ça, non ?
Aurélie : Alors oui et non. C’est effectivement des adultes, il y a des jeunes adultes, des autres beaucoup plus adultes, mais si tu veux, il y a toujours cette problématique de se dire : « Ah bah ouais, mais elle est plus lente que nous, elle va nous embêter parce qu’elle est plus lente ».
Gérald : Je ne la prends pas dans mon groupe…
Aurélie : Il y a effectivement cette lenteur qui m’a toujours gênée dans ces relations sociales avec mes camarades de classe, finalement. Et donc des fois, on arrive à se retrouver tout seul dans un groupe. Donc en gros, on est tout seul au lieu de faire un travail de groupe et malheureusement ma santé en a pâti une fois.
J’ai quand même eu 15, mais je me suis bousillée la santé, donc je me suis dit plus jamais ça. Là, on est en plein dans la résilience, parce que ça m’a servi de leçon.
Gérald : Tu l’as dit hein, on l’a dit plusieurs fois et on l’a entendu et tu sais que j’ai grandi humblement dans le monde de l’enfance inadaptée on en a parlé aussi, donc j’ai une sensibilité. Tu dis la différence exclue, mais oui. Eh ouais, et elle ne devrait pas au contraire.
Aurélie : On devrait travailler avec !
Gérald : Bien sûr ! On continue. Il y a quelque chose qui va se passer et ça y est on va switcher, n’oublie pas hein, tu jeune femme diagnostiqué DYS, mais aujourd’hui entrepreneuse engagée, on s’approche de ce switch et tu m’as : « Gérald, il y a eu un switch à un moment, c’est les stages en entreprise. »
Aurélie : Oui, les stages en entreprise.
Gérald : C’est un sacré truc et moi il y a quelque chose qui me plaît parce qu’on le sait, tu te rappelles toujours la question : « Alors tu es dans un critère d’embauche, est-ce que tu dis ou est-ce que tu ne le dis pas ? ». Tu sais il y a toute une histoire… alors il n’y a peut-être pas de bonne réponse, Aurélie, mais moi je veux avoir la tienne.
Tu t’es retrouvée dans ce format entrepreneurial, tu es arrivée avec ton handicap, comment tu gérer toi avec ta personnalité, parce que c’est toi qui compte. Comment tu l’as géré cette partie là ?
Aurélie : Alors moi, j’ai tendance à vouloir le dire, mais c’est vrai que la première fois que j’ai cherché un stage, on m’a dit : « Aurélie, ne dit surtout pas que tu es en situation de handicap, tu ne trouveras pas de stage ».
Gérald : Ah oui 😯 !
Aurélie : Alors moi tu sais, je suis quelqu’un d’aventurière, de challenger, j’aime bien qu’on me challenge, j’aime bien les petits défis.
Gérald : Donc tu n’as pas pris l’option la plus facile ?
Aurélie : Alors, la plus facile, oui et non. Parce qu’en fait, si tu veux, dans l’idée, cette personne-là qui me disait « Il vaut mieux pas que tu le dise », etc. Je me suis dit, ok, j’ai quoi à perdre ? Le seul truc que j’ai à perdre, c’est rien, en fait. Parce que j’avais une recherche de stage facultatif à faire, si tu veux.
Gérald : D’accord.
Aurélie : Et du coup, au mieux, je gagnais 10, pas 10 euros, 10 crédits ECTS. Donc, c’était des points qu’on gagnait pour avoir de l’avance, en fait, pour l’année d’après dans mes études. Et au pire, je ne gagnais pas de points d’avance, et ce n’était pas grave.
Gérald : Tu ne perdais rien, en tout cas, tu ne gagnais pas, mais tu ne perdais rien.
Aurélie : Exactement. Et donc du coup en fait ce qui s’est passé, c’est que je me suis dit, ok ben je vais prouver être cette personne qu’elle a tort.
[🥁 JAM !]
Gérald : Merci d’avoir écouté JAM !
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[🥁 JAM]