Transcription du podcast đŸŽ™ïž « Les atypiques du cerveau » : Avec AurĂ©lie Renard-Vignelles, voir la vie autrement

MĂ©lodie ARDOUIN : « T’as vraiment une Ă©criture de cochon ! Â», « DĂ©pĂȘche-toi, AurĂ©lie ! Â», « Vous avez les compĂ©tences mais vous ĂȘtes trop lente, c’est pour ça qu’on ne vous prend pas ! Â».

đŸŽ¶ [GĂ©nĂ©rique] : Les atypiques du cerveau, le podcast qui en a, entre les 2 oreilles.

MĂ©lodie A : Bonjour et bienvenue dans ce nouvel Ă©pisode des « Atypiques du cerveau Â». Aujourd’hui, j’ai avec moi, AurĂ©lie, bonjour AurĂ©lie !

AurĂ©lie RENARD-VIGNELLES : Bonjour MĂ©lodie !

MĂ©lodie A : Merci d’ĂȘtre au micro de ce podcast. Alors on a entendu avant le gĂ©nĂ©rique, quelques phrases qui te parlent particuliĂšrement. Est-ce que tu peux nous en dire plus sur ces phrases et puis te prĂ©senter ?

AurĂ©lie RV : Bah moi, c’est AurĂ©lie (AurĂ©lie RENARD-VIGNELLES), j’ai 32 ans, je suis moi-mĂȘme 7 fois DYS et Ă©galement TDAH (avec un gros gros TDAH), voilĂ . Moi j’ai Ă©tĂ© diagnostiquĂ©e Ă  l’ñge de 10 ans pour les troubles DYS et Ă  l’ñge de seulement 30 ans, donc il y a seulement 2 ans que je suis diagnostiquĂ©e TDAH
 Et vraiment, ma vie c’est la vie finalement, d’un athlĂšte DYS, comme j’aime bien le dire.

Et c’est vrai qu’effectivement, les 3 phrases que tu as citĂ©es au dĂ©but, en fait, la 1Ăšre c’était par rapport Ă  mon Ă©criture de cochon quand j’étais jeune, quand j’étais au CP
 On m’a dit : « AurĂ©lie tu as une Ă©criture de cochon Â» et on m’a dĂ©chirĂ© la page du cahier, en me disant, en gros qu’il fallait que je rĂ©Ă©crive.

MĂ©lodie A : Oui c’est violent !

AurĂ©lie RV : Ce qu’on ne savait pas Ă  l’époque, c’est que j’étais dysgraphique. La dysgraphie c’est un problĂšme d’écriture au sens dessin des lettres, donc si vous voulez tester chez vous, si vous ĂȘtes gaucher vous prenez votre main droite, si vous ĂȘtes droitier, votre main gauche et vous verrez que ce n’est pas si simple que ça d’écrire, notamment en Ă©criture cursive (avec les boucles et attachĂ©). Donc ça c’est pour la premiĂšre phrase.

Le « AurĂ©lie dĂ©pĂȘche-toi Â», je l’ai entendu jusqu’à, je crois, mon BTS. Parce qu’un jour, il y avait un de mes profs qui Ă©tait pressĂ© d’aller manger, sauf que quand on dit Ă  un dyspraxique de se dĂ©pĂȘcher, le problĂšme, c’est que ça fait l’effet inverse.

MĂ©lodie A : L’effet du stress.

AurĂ©lie RV : VoilĂ , ça redonne du stress et puis en plus avec les troubles dysexĂ©cutifs qui empĂȘchent de planifier les tĂąches correctement, on est en mode : « Mince, par quoi je commence ? Â», « Comment je fais ? Â», « Pourquoi ? Â», « Comment ? Â» et puis en plus avec la fatigue et tout c’est terrible quoi.

Et la derniĂšre phrase, c’est une phrase qu’on m’a dit au tĂ©lĂ©phone aprĂšs un recrutement oĂč j’avais Ă©tĂ© sĂ©lectionnĂ©e, on n’était plus que 4 candidats sur 30 pour un poste, donc j’étais plutĂŽt contente de moi
 D’aprĂšs moi, l’entretien d’embauche s’était plutĂŽt bien passĂ©, et lĂ , quelques jours aprĂšs, je reçois un appel de la RH ou de la recruteuse, bref la personne de cet Ă©tablissement-lĂ  qui me dit : « Mme RENARD, vous avez les compĂ©tences, mais vous ĂȘtes trop lente, c’est pour ça qu’on ne vous prend pas ! Â». Parce que je lui avais posĂ© la question du pourquoi du comment elle ne me prenait pas. VoilĂ . Et donc, Ă  partir de lĂ  je me suis dit : « Il faut que je fasse quelque chose Â».

MĂ©lodie A : Tu as compris ta diffĂ©rence, enfin ça s’est fait en plusieurs fois hein, voir mĂȘme assez rĂ©cemment pour la partie TDAH
 Est-ce que sur, justement ta vie perso, le fait d’avoir ces diffĂ©rents diagnostics, est-ce que ça a changĂ© des choses ? Si oui, quoi ?

AurĂ©lie RV : Est-ce que ça a changĂ© des choses ? Je pense que oui parce qu’évidemment quand on vit avec des troubles DYS, c’est Ă  vie hein. C’est depuis le dĂ©veloppement du cerveau in utĂ©ro, jusqu’à la fin de la vie et donc il faut faire avec, il faut trouver des stratĂ©gies et je pense que le fait d’avoir Ă©tĂ© diagnostiquĂ©e Ă  l’ñge de 10 ans, ce qui est assez tard malgrĂ© tout, parce que j’ai quand mĂȘme 7 des troubles DYS, je les rappelle quand mĂȘme :

La dyslexie, problĂšme de lecture ;

La dysorthographie, problĂšme d’orthographe (que j’ai assez lĂ©ger quand mĂȘme pour la dysorthographie) mais alors par contre la dyslexie elle est sĂ©vĂšre au possible


La dysgraphie, problĂšme d’écriture au sens dessin des lettres ;

La dyscalculie, problĂšme en mathĂ©matiques ;

La dysphasie, trouble du langage oral qui concerne l’expression et la comprĂ©hension Ă  l’oral ;

La dyspraxie, trouble de la coordination des gestes et de l’orientation dans l’espace ;

Et également, les troubles dysexécutifs qui engendrent des problÚmes de planification des tùches


Donc au final, mĂȘme si certains sont lĂ©gers, c’est quand mĂȘme assez lourd Ă  porter. Plus en plus de cela, le TDAH (Trouble DĂ©ficitaire de l’Attention avec HyperactivitĂ©), bah oui j’ai choisi avec sinon ce n’est pas marrant ! Comme j’aime bien le dire

MĂ©lodie A : đŸ€Ł Je te rejoins lĂ -dessus. Tant qu’à faire.

AurĂ©lie RV : Exactement. Donc oui effectivement, avoir tout ça c’est un peu la pochette surprise en fait. Ne serait-ce que pour les parents, dĂ©jĂ  (un petit coucou Ă  mes parents si ils Ă©coutent ce podcast)
 Donc oui effectivement ça a changĂ© beaucoup de choses, notamment le diagnostic parce que j’ai enfin mis un mot sur ce qui faisait que j’étais diffĂ©rente.

La diffĂ©rence ne m’a jamais gĂȘnĂ©e en soi, c’est juste le regard des autres qui a Ă©tĂ© difficile au dĂ©but pour moi, quand j’étais petite, jusqu’à la fin de mes Ă©tudes, je dirais. Et donc du coup on trouve des stratĂ©gies, on arrive Ă  s’en sortir malgrĂ© tout, parce que finalement on est confrontĂ© Ă  ça et on doit faire autrement, on doit trouver des astuces


Ce qui m’a beaucoup aidĂ© c’est de comprendre le fonctionnement de mon cerveau. En fait, quand j’ai Ă©tĂ© diagnostiquĂ©e, la personne qui m’a diagnostiquĂ©e m’a bien expliquĂ© ce qu’il se passait dans mon cerveau et ça vraiment ça m’a beaucoup aidĂ©e. Et elle a surtout dit Ă  mes parents, qu’effectivement certaines choses, je ne pourrais peut-ĂȘtre pas les faire ou alors ce sera difficile pour moi, mais j’ai d’autres capacitĂ©s qui font que je vais y arriver dans la vie, malgrĂ© tout.

Et ça c’est un message que j’aimerais faire passer : « Il faut garder Ă  l’esprit qu’il y a des forces derriĂšre les difficultĂ©s Â». Et justement, je pense que les troubles DYS et le TDAH, ça m’a permis d’ĂȘtre rĂ©siliente, persĂ©vĂ©rante, etc. Ce qui n’est pas le cas de tout le monde hein, mais moi en tout cas, voilĂ  ce que m’a apportĂ© mon handicap parce que c’est vrai qu’il faut l’endurer, ce n’est pas toujours un environnement adaptĂ© qu’on a autour de nous, et donc voilĂ , on finit par trouver, encore une fois des stratĂ©gies.

Vraiment je pense que le maĂźtre mot de ce podcast va ĂȘtre le mot « STRATÉGIE Â».

MĂ©lodie A : đŸ€Ł AprĂšs la question sur les stratĂ©gies c’est vrai qui revient souvent c’est, qu’est-ce que ça implique aussi, notamment en termes de fatigabilitĂ© ou de sur adaptation. C’est vrai que c’est l’autre pendant, souvent qui vient avec.

AurĂ©lie RV : C’est vrai que j’ai beaucoup compensĂ©, en fait. Je compense Ă©normĂ©ment, ne serait-ce que lĂ  pour faire le podcast, je me blinde, je me concentre et je sais qu’à la fin de ce podcast


MĂ©lodie A : Heureusement que cet Ă©pisode est court !

AurĂ©lie RV : Oui, exactement ! Mais bon, ça ne me fait pas peur parce que vu mon mĂ©tier, voilĂ , j’ai l’habitude de parler.

MĂ©lodie A : Justement tu parles de mĂ©tier et merci pour ce que tu as partagĂ© sur le cĂŽtĂ© plus perso. Donc, cĂŽtĂ© vie pro il y a une phrase que tu nous as dit au tout dĂ©but. Qu’est-ce que tu as envie de nous dire sur cet aspect de la vie pro ?

AurĂ©lie RV : Au dĂ©part j’ai beaucoup ramĂ©, parce que je me suis retrouvĂ©e d’ailleurs dans pas mal de situations discriminantes notamment, un jour on m’a dit : « Ok. AurĂ©lie, tu cherches un stage mais ne dit surtout pas que tu es DYS. Ne dis surtout pas que tu es en situation de handicap sinon tu ne trouveras pas de stage. Â». Moi j’aime bien le challenge et j’avais envie de montrer Ă  cette personne-lĂ  qu’elle avait tort. J’avais envie de lui prouver qu’elle avait tort et que j’aurais dĂ» dire mon handicap Ă  l’entreprise. Etant donnĂ© qu’il n’y avait pas trop d’enjeux par rapport Ă  ce stage facultatif, Ă  part des points Ă  gagner mais il n’y avait pas de points Ă  perdre en soi, j’ai dit : « Eh bien Ă©coute, je vais faire comme elle m’a dit et on verra ce qu’il va se passer Â». Donc j’ai fait comme elle m’a dit et effectivement j’ai eu un stage, malheureusement j’ai dĂ» souffrir pendant 3 mois Ă  cacher mes troubles DYS et aussi mon hypersensibilitĂ© Ă  la lumiĂšre (parce qu’en plus de ça je suis photophobe). J’ai vraiment souffert pendant ces 3 mois et au bout de 3 mois, le patron m’a convoquĂ©e dans son bureau et il m’a dit : « Mme RENARD, ça ne va plus, il va falloir qu’on arrĂȘte, vous n’ĂȘtes pas assez productive
 Â». Donc je lui ai dit : « Eh bien Ă©coutez, voilĂ , il y a quelque chose que je ne vous ai pas dit, mais voilĂ , je suis DYS Â». « Oui, Mme RENARD, vous ĂȘtes mythomane, hypocondriaque et vous ne serez jamais ingĂ©nieure en informatique Â».

MĂ©lodie A : Ah ouais ! Ok.

AurĂ©lie RV : C’est vrai que ça m’a fait couler pas mal de larmes, malgrĂ© tout, mĂȘme si bon, je suis assez forte quand mĂȘme, psychologiquement j’essaie de me blinder mais lĂ  pour le coup les larmes ont coulĂ© parce que j’en pouvais plus quoi. C’était vraiment une explosion d’émotions, tu vois.

MĂ©lodie A : Oui.

AurĂ©lie RV : Et donc, plus tard j’ai dĂ©cidĂ© de dire Ă  chaque fois, que j’étais DYS. Des fois c’était : « Ah dĂ©solĂ© on ne vous prends pas parce qu’on ne connait pas les troubles DYS Â» ou cette phrase-lĂ  : « DĂ©solĂ© vous avez les compĂ©tences, mais vous ĂȘtes trop lente c’est pour ça qu’on ne vous prend pas ! Â»â€Š

MĂ©lodie A : Si je puis me permettre « On ne vous prend pas parce que vous ĂȘtes DYS Â» c’est quand mĂȘme de la discrimination illĂ©gale
 MĂȘme si c’est bien de le redire quand mĂȘme, c’est illĂ©gal, voilĂ .

AurĂ©lie RV : Bon bah ils ne connaissent pas voilà


MĂ©lodie A : C’est que ça leur fait peur. C’est ça ce qu’il faut dire aussi, c’est que bien souvent en entreprise, et il y a d’autres personnes Ă  ce micro qui en ont parlĂ© c’est que, la diffĂ©rence, invisible en plus, sur des sujets autour du cerveau qu’on ne comprend pas forcĂ©ment bien et qu’on ne connait pas, ça fait peur.

AurĂ©lie RV : Il paraĂźt ! Moi ça ne me fait pas peur, mais parce que peut-ĂȘtre que c’est que je le vis, c’est peut-ĂȘtre ça aussi, tu vois. Je pense que quand on est en situation de handicap et qu’on connait le handicap, d’une certaine maniĂšre, mĂȘme si bon il y a plusieurs types de handicaps et on ne peut pas connaĂźtre tous les types de handicaps, mais je pars du principe que voilĂ , c’est quelqu’un d’humain qu’il y a derriĂšre et pas forcĂ©ment que le handicap.

MĂ©lodie A : D’ailleurs mĂȘme devant, en fait
 avant le handicap, c’est vrai que c’est ce cĂŽtĂ©-lĂ  et c’est pour ça que c’est important de sensibiliser sur ces sujets.

AurĂ©lie RV : Exactement. Et donc du coup tu me tends une perche, parce qu’effectivement, sensibiliser, c’est mon mĂ©tier
 Finalement, j’ai fait de mon handicap, une force parce que je me suis rendu compte qu’en fait, effectivement, toutes ces entreprises qui ne voulaient pas de moi, qui me disaient « oui on ne connaĂźt pas les DYS Â», en gros « on ne vous prend pas parce qu’on ne connaĂźt pas les DYS ou « Vous avez les compĂ©tences mais vous ĂȘtes trop lente
 Â». Ce sont des phrases qui ont rĂ©sonnĂ©es en moi et puis en plus de ça, j’ai vĂ©cu aussi une rupture de mon contrat de stage de fin d’études qui a fait que je n’ai pas eu mon diplĂŽme alors qu’il ne restait plus que ça Ă  passer
 Tout ça, ça a fait que je me suis dit :

« Si ce n’est pas moi qui prends le taureau par les cornes, personne ne le fera Ă  ma place ! Â»

Etant donnĂ© qu’en plus j’avais eu la chance, quand mĂȘme, d’aller dans une entreprise qui m’avait contactĂ©e
 Quand j’étais lĂ -bas j’avais une RQTH dĂ©chue (Reconnaissance de la QualitĂ© de Travailleur HandicapĂ©) puisqu’effectivement les troubles DYS sont reconnus au DSM-5, donc Ă  ce titre on peut avoir la RQTH


MĂ©lodie A : Alors DSM-5, juste pour les personnes qui nous Ă©coutent et qui ne connaĂźtraient pas forcĂ©ment
 En effet, pour dire trĂšs simplement, une sorte de manuel qui rĂ©pertorie, sans rentrer dans les dĂ©tails, tous ces troubles et bien d’autres et autres maladies qui peuvent arriver.

AurĂ©lie RV : Donc effectivement j’avais cette RQTH dĂ©chue mais la rĂ©fĂ©rente handicap de l’entreprise oĂč j’étais m’a appelĂ©e, je lui ai expliquĂ© mon handicap parce que ça me tenait Ă  cƓur, je me suis dit : « pour une fois qu’on m’écoute Â», surtout dans le monde du travail parce que c’était un monde tout nouveau pour moi et donc elle m’a dit : « Eh bien Ă©coute, AurĂ©lie, tu expliques ça super bien, est-ce que tu ne voudrais pas nous faire une petite confĂ©rence sur le sujet ? Â». Donc c’est un peu comme ça que j’ai commencĂ© les confĂ©rences sur les troubles DYS et Ă  sensibiliser les Ă©quipes, lĂ  pour le coup j’avais sensibilisĂ© les rĂ©fĂ©rents handicaps du groupe oĂč je travaillais en stage
 Et par la suite, fin mars de l’annĂ©e suivante, on m’a redemandĂ© pour une confĂ©rence sur les troubles DYS, dans cette entreprise mais en prĂ©sentiel cette fois-ci (parce que la 1Ăšre c’était en visio). J’avais 80 personnes devant moi, ce qui ne me faisait pas du tout peur parce que j’ai fait plus de 10 ans de thĂ©Ăątre amateur (je pense que c’est aussi pour ça que je fais confĂ©renciĂšre)
 Dans mon esprit je voulais ĂȘtre comĂ©dienne et puis malheureusement les Ă©tudes ne m’ont pas permis de faire comĂ©dienne Ă©tant donnĂ© qu’il fallait passer par L
 Bref c’est compliquĂ©, surtout avec la dyslexie, donc voilĂ , tu vois j’ai contournĂ©.

On parlait tout Ă  l’heure des forces, de contournement, stratĂ©gie de contournement.

MĂ©lodie A : Exactement !

Donc oui, ça a Ă©tĂ© ma 1Ăšre confĂ©rence, je n’avais pas peur du public mais j’avais peur du micro. Tout simplement parce que le micro, en fait, quand tu as des problĂšmes de conscience de ton corps dans l’espace, comme ce que j’ai en tant que dyspraxique, tu te dis « il va m’embĂȘter ce micro Â». Et puis souvent, mĂȘme quand je suis en confĂ©rence je suis trop crispĂ©e sur le micro et rĂ©sultat je me chope une tendinite au poignet droit Ă  la fin. Donc bon, aprĂšs ça fait partie du jeu mais voilĂ . Donc du coup finalement, j’ai essayĂ© de trouver un emploi, mais ça a Ă©tĂ© galĂšre, et au final j’ai eu un seul emploi avant de me mettre en tant qu’auto-entrepreneuse et du coup je me suis dit : « Allez, c’est parti ! On crĂ©Ă© l’entreprise 6foisdys Â». VoilĂ , sur un coup de tĂȘte.

MĂ©lodie A : Mais alors, si je puis me permettre, tu dis 6foisdys mais tu nous en a parlĂ© de 7, tout Ă  l’heure ! 

AurĂ©lie RV : Exactement, ouais !

MĂ©lodie A : ça me perturbe depuis le dĂ©but, c’est mon cĂŽtĂ© un peu


AurĂ©lie RV : Mais tu as raison, justement, je sais que ça pose question aux gens Ă  chaque fois et je vais donner la rĂ©ponse du pourquoi du comment, quand mĂȘme !

MĂ©lodie A : Ahhh â˜ș !

AurĂ©lie RV : En fait, Ă  la base, j’avais crĂ©Ă© un groupe facebook qui s’appelait 6foisdys, Ă  l’époque, en juillet 2016. C’était suite Ă  une question d’un recruteur qui n’avait pas pu me prendre parce qu’il cherchait un stagiaire alors que moi je voulais un CDD ou un CDI pour continuer mes Ă©tudes que j’ai finalement arrĂȘtĂ©es. Bon ce n’est pas grave, j’ai finalement un diplĂŽme bac+4 niveau bac+5 (ce qui peut ĂȘtre un peu gĂȘnant aussi quand on recherche un emploi parce que « ah vous n’avez pas bac+5, nous on veut bac+5, au revoir Â»)
 ça aussi, discrimination dans ce sens-lĂ , mais bref, c’est un autre sujet. Mais donc, du coup cette personne-lĂ  elle m’avait dit « Comment vous vous voyez dans 5 ans ? Â». Franchement cette question elle m’a « waouh Â», elle m’a impactĂ©e, vraiment, de tous sens, parce que du coup c’est un peu grĂące Ă  lui, ça m’a mis la puce Ă  l’oreille. Bah oui, vas-y AurĂ©lie, fonce !

J’avais Ă©tĂ© voir des experts par rapport au sujet de l’entrepreneuriat et je me suis dit bon ok


Et donc pourquoi 6foisdys, parce qu’à l’époque, on ne parlait pas des troubles dysexĂ©cutifs. Les troubles dysexĂ©cutifs n’étaient pas encore trĂšs connus et donc ils ont commencĂ© Ă  ĂȘtre connus, pile quand j’ai commencĂ© Ă  crĂ©er mon entreprise. Du coup j’ai quand mĂȘme gardĂ© le nom 6foisdys parce que j’étais dĂ©jĂ  connue en tant que groupe facebook et je me suis dit, Ă©tant donnĂ© que le nom n’est pas repris par d’autres, autant que je fasse perdurer cette tradition de mettre 6foisdys plutĂŽt que 7foisdys
 C’est vrai que ça aurait pu faire les 7 nains mais bon voilĂ , j’ai gardĂ© le nom 6foisdys et du coup, c’est vrai que ça fait parler les gens « ah tu as dit qu’il y avait 7 troubles DYS Â».

MĂ©lodie A : Le compte n’est pas bon !

AurĂ©lie RV : VoilĂ , c’est ça. Bon, ça fait un peu dyscalculique aussi, tu vois.

MĂ©lodie A : Oui c’est ça finalement, c’est ce que j’allais dire, ça peut


AurĂ©lie RV : Et puis 6 x 10 ça fait un peu 60, tu vois. Donc 60, ça fait penser au temps, Ă  la lenteur, enfin bref c’est trĂšs philosophique comme logo. VoilĂ .

MĂ©lodie A : Ok, bah merci. Alors, on arrive maintenant Ă  la fin de ce podcast, est-ce qu’il y a autre chose que tu souhaiterais partager, un conseil peut-ĂȘtre, pour des personnes qui nous Ă©coutent, qui se posent des questions, soit pour elles-mĂȘmes ou leur entourage ?

AurĂ©lie RV : DĂ©jĂ , se rappeler que la personne, c’est un humain et que chaque personne en tant qu’ĂȘtre humain va avoir des qualitĂ©s et des dĂ©fauts et aussi des difficultĂ©s, mais voilĂ , pas forcĂ©ment toujours se focaliser sur les difficultĂ©s mais se focaliser sur les forces. Et moi, c’est vraiment mon cheval de bataille et quand je suis en confĂ©rence, c’est vraiment le message que je fais passer. Moi je me suis rendu compte, assez tard, que finalement, mes DYS n’étaient pas que des petites bĂȘtes noires, c’était finalement des supers ampoules qui Ă©taient lĂ  en mode : Â« Vas-y AurĂ©lie, fonce, t’es gĂ©niale, tu vas y arriver grĂące Ă  ton handicap ! Â». Tu vois ce que tu es capable de faire quoi. C’est le cĂŽtĂ© lumineux on va dire.

Et puis voilĂ , on compense toujours
 J’aime bien le cĂŽtĂ© compensation, notamment, par exemple, des personnes aveugles qui vont compenser avec leur mĂ©moire auditive, elles vont compenser avec l’odorat, le goĂ»t, le toucher
 Moi ce que j’aime bien dire c’est que, voilĂ , on trouvera toujours des solutions, quelque soit le type de solution. Moi par exemple, tu vois, je ne peux pas conduire, eh bien je m’adapte (soit c’est quelqu’un qui vient me chercher, soit je prends le taxi, soit je prends les transports en commun, bien que ce soit parfois compliquĂ©)

MĂ©lodie A : Surtout s’il y a des plans


AurĂ©lie RV : Mais voilĂ  on trouve toujours des solutions.

Il y a toujours des solutions et se sensibiliser Ă  ce sujet-lĂ , prendre aussi exemple sur des vĂ©cus un peu inspirants, dont le mien
 Et d’ailleurs, Ă  ce titre j’ai Ă©crit une autobiographie qui sortira je l’espĂšre (on croise les doigts) dĂ©but 2024 (je n’ai pas encore de date), du coup ce sera une autobiographie avec des trucs et astuces pour mieux vivre avec ses troubles DYS et son TDA/H (et / ou parce que voilĂ ).

MĂ©lodie A : Ouais đŸ™‚.

AurĂ©lie RV : En fait, les trucs et astuces que je vais donner ça va permettre Ă  d’autres gens qui ne sont pas forcĂ©ment DYS ou TDA/H de voir la vie d’une autre façon et voilĂ  : des trucs et astuces qui peuvent ĂȘtre bien pour tout le monde.

MĂ©lodie A : Ok. Eh bien merci beaucoup en reparlera, en effet, quand il sortira pour prĂ©ciser ça dans les infos du podcast.

AurĂ©lie RV : Avec plaisir â˜ș.

MĂ©lodie A : Ecoute, je pense que tu as donnĂ© le mot ou plutĂŽt la phrase de la fin : « Voir la vie autrement Â» et quelque soit la façon dont on le prend, en effet. Merci encore, pour cet Ă©change et puis pour ma part, je vous dis Ă  trĂšs vite pour un nouvel Ă©pisode des atypiques du cerveau.

đŸŽ¶ [GĂ©nĂ©rique de fin]


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